Monday, April 28, 2008

On a pu les guerres qu'on avait...

I would say to the House as I said to those who have joined this government: I have nothing to offer but blood, toil, tears and sweat. We have before us an ordeal of the most grievous kind. We have before us many, many long months of struggle and of suffering.
You ask, what is our aim? I can answer in one word: Victory. Victory at all costs — Victory in spite of all terror — Victory, however long and hard the road may be, for without victory there is no survival.




Ces splendides paroles sont sorties de la bouche de Sir Winston Churchill, à la plus belle heure de l'Empire Britannique.



La Seconde Guerre Mondiale! Tout une prise de bec. La plus grande puissance militaire à l'époque contre la grande Angleterre et les tout jeunes États-Unis. La Grande Guerre, la plus grande de toute l'histoire de l'humanité, la pire. Pire que le Viet-Nam, pire que l'Algérie, infiniment pire que nos deux minuscules guerres en Irak, on a peine à imaginer un conflit aussi grand à notre époque de guerre-éclair puisque de nos jours, les pays ont tellement de liens commerciaux entre eux qu'ils n'ont plus intérêt à faire la guerre, surtout pas entre pays riches (par contre, y faut jamais dire jamais).



Aussi inconcevable de nos jours est le fait que les dirigeants des pays les plus puissants du monde ont pu envoyer des millions de soldats au front sans même faire attention au nombre de morts alors qu'après une centaine de morts, on pense déjà à retirer nos boys de l'Afghanistan. Seulement soixante ans après!



On a perdu l'envie de faire des guerres. Peut-être que la trentaine de millions de morts de la grande guerre nous a enlevé l'envie de nous entretuer. Toutefois, les États-Unis ont passé la moitié du vingtième siècle à se préparer à un conflit apocalyptique entre la Bonne Amérique et tout ce qui représente le "mal", soit le communisme (lâchez donc la Bible, un ti peu!) qui n'est finalement jamais arrivé, laissant l'Amérique avec un coffre à jouet militaire incommensurablement couteux mais qui ne sert à rien.



W. a trouvé moyen de s'en servir; la guerre contre la Terreur! Cependant, après plus longtemps encore que les quatre ans de la Grande Guerre, Bush continue à jouer à la cachette avec Ben Laden, l'Irak et l'Afganistan sont encore en ruines et la guerre contre la Terreur semble tourner en rond. Pourtant, on a botté le p'tit cul national-socialiste d'Hitler en moins de temps que ça soixante ans plus tôt et pourtant à première vue, il était plus puissant.



Pire encore, c'est les pays rangés aux côtés des Américains, tant les chefs d'État que les opinions publiques, n'ont pas vraiment l'air de croire en leur tâche. En tout cas, vraiment pas avec le même momentum que lors de la Deuxième Guerre Mondiale. Non seulement l'Occident ne gagne pas la guerre contre le terrorisme, il n'a même pas l'air de vouloir la gagner. Un freak barbu dans le fond de sa grotte, qui n'a même pas l'eau courrante, gagne une guerre contre la plus grande puissance militaire que la terre ait porté...



Pourquoi?



D'abord, il faut préciser qu'Al Qaida ne mène pas la même guerre que les États-Unis. Al Qaida mène une guerre de quatrième génération; il n'y a pas de fronts ni de place forte, seulement des cellules en territoire ennemi qui font un coup d'éclat de temps en temps (USS Cole, Bali, Madrid et évidemment le 11 Septembre) en des endroits importants pour le moral de l'ennemi. Les Américains mènent une guerre encore comme ils la menaient contre les Nazis, en bombardant des sites stratégiques (ou des fois pas si stratégiques que ça) puis en envahissant un territoire alors que face à une guerre de quatrième génération, il faut faire tout le contraire; il faut viser directement les chefs ennemis, faire la part entre les civils sympathiques à l'ennemi et l'ennemi lui même, en tuer le moins possible pour rallier la populace à sa cause. Al Qaida mène une guerre plus "intelligente", sournoise mais efficace alors que l'Amérique mène une guerre de gros bras, qui finalement ne sert pas à grand chose à part écouler la ferraille achetée à prix d'or à Lockeed.



Vu de l'Occident, cette guerre-ci est moins impressionnante que la Grande Guerre parce que les enjeux sont lointains. Une des grande forces de la guerre de quatrième génération, c'est qu'elle a l'air moins menaçante; pas de bombardement la nuit, pas de menace d'invasion, donc pas de menace assez forte pour que le bonhomme de la rue se sente directement en danger. Or, s'il se sent moins en danger, il participera moins à l'effort de guerre, entre autre par le service militaire.



Enfin, pour qu'un peuple suive son leader dans une guerre, il faut au dirigeant un pouvoir qui ne se délègue pas, qui ne s'achète pas et qui ne se passe pas de père en fils; de la crédibilité.



Justement, Bush, qui devrait être notre Winston Churchill, manque cruellement de crédibilité tant chez lui qu'ailleurs avec ses petits yeux de chien battu. Oui, il dit lui aussi des discours su la liberté, sur la démocratie mais plus personne ne le crois.



Franchement, auriez vous envie, vous, de vous battre, vous pour un ancien alcolo-cocaïnomane au quotient intellectuel plus bas que le vôtre qui prend la peine de changer le nom des frites et du ketchup comme s'il n'avait rien d'autre à faire. D'autant plus que lui-même était copain-copain avec l'ennemi dans sa jeunesse...



W. m'a l'air assez petit pour faire la job de Churchill...d'autant plus que là ou Churchill nous demandait d'aller nous battre contre des allemands armés jusqu'aux dents, Bush nous demande d'aller nous battre contre des gens que l'on pourrait prendre en pitié, qui ont grandi dans des camps de réfugiés dans la pauvreté la plus crasse.



Les soldats alliés ont fait la guerre en se serrant les coudes alors que de nos jours, on fait la guerre Barbecue&Beer, jamais sans télé plasma ni sans Tim Hortons à la base. Le moral, la soif de sang, l'envie de se battre jusqu'au bout même dans des conditions inhumaines n'est plus là.



Et entre-nous, les intérêts personnels de W. et de Dick Cheney sont loins de les mériter. Faire la guerre pour la liberté, pour un monde meilleur, n'importe quand mais pas question 'anéantir un pays du Tiers-Monde pour servir les intérêts d'une petite clique de politiciens-hommes d'affaires mégalomanes déjà pleins aux as.

Saturday, April 12, 2008